Les gazons synthétiques sont-ils cancérogènes ?
Certains articles de presse ont révélé dernièrement la dangerosité des gazons synthétiques posés sur des terrains de sport. Doit-on désormais se méfier du gazon synthétique pour préserver notre santé ?
Des études scientifiques américaines ont pointé du doigt un risque cancérogène qui proviendrait des granulés de caoutchouc issues de pneus usagés, présents dans les brins des gazons artificiels des terrains de sport.
En effet, les faux gazons placés sur des terrains de sport (foot, tennis, hockey…) sont remplis de silice pour le lestage, et de ces fameuses billes de caoutchouc pour amortir les foulées des sportifs, offrir un meilleur rebond au ballon, et maintenir les brins en l’air. Les gazons artificiels sportifs sont plus hauts et moins denses que le gazon ornemental, et pour cause.
Il faut savoir néanmoins que ces granulés de caoutchouc sont maintenant remplacés peu à peu par d’autres matériaux naturelles, comme le liège ou les noyaux d’olives par exemple.
Voir l’article d’Europe 1
Les gazons synthétiques ornementaux posés dans les jardins sont conçus différemment.
Ils ne disposent pas d’un seul type de brin, mais de 2 : des fils frisés servant de ressort aux fils droits. Tuftés (ou cousus) de façon plus dense, ils bénéficient en général de 4 à 5 couleurs différentes par touffes, pour apporter un bien meilleur réalisme. Les polymères utilisés sont aussi différents, pour apporter un maximum de douceur au gazon ornemental (grâce au polyéthylène), alors que le gazon sportif nécessite un maximum de résistance (grâce au polypropylène).
Les brins du faux gazon pour les jardins ne contiennent pas de billes de caoutchouc. Ils ne sont donc pas concernés par le risque sanitaire étudiés dans les gazons des terrains sportifs.
Il existe cependant une menace quand on achète un gazon synthétique ornemental, suivant la qualité choisie : la toxicité de ses fibres. En effet, les fibres sont fabriquées à partir de polymères (polyéthylène et/ou polypropylène). Il existe des polymères vierges, dit polymères linéaires, et des polymères recyclés. C’est sur ce point que doit s’opérer toute la vigilance de l’acheteur, car il n’existe pas d’obligations légales de communiquer sur l’origine des matières premières. Les risques encourus sont d’acheter un gazon toxique issu de polymères recyclés, pouvant contenir des métaux lourds (plomb, mercure, zinc, chrome, etc…) et des phtalates. La population la plus à risque sont nos petites têtes blondes. Or, le gazon n’étant pas un article de puériculture soumis à des normes précises et drastiques , il est de la responsabilité de l’acheteur de s’assurer que le gazon ne contient pas de produits toxiques.
Il est donc très important lors de l’achat de son faux gazon de vérifier l’origine des matières premières utilisées par le fabricant. Dans la mesure où les polymères recyclés coûtent 2 fois moins chers que du polymère vierge, il est bien normal de retrouver des écarts de prix importants sur le marché, et que certains fabricants soient tentés par ces économies pour proposer des bas prix. A ce titre, un gazon synthétique issu d’une fabrication européenne n’est pas forcément un gage de qualité, puisque les fabricants peuvent très bien acheter leurs fibres où bon leur semble, sans connaître exactement leurs compositions, avec des risques de se retrouver avec des polymères recyclés toxiques. Il existe cependant la norme REACH, qui recense, évalue et contrôle les substances chimiques fabriquées, importées, et mises sur le marché européen. Il est fortement conseillé de vérifié que le fabricant du gazon synthétique convoité réponde à cette norme.
Pour résumer
Les gazons synthétiques ornementaux ne sont pas cancérogènes
Dans la mesure où ils ne sont pas remplis de billes de caoutchouc recyclés, contrairement à une grande partie des gazons synthétiques sportifs.
Importance des polymères vierges
Les gazons synthétiques ornementaux doivent être fabriqués exclusivement à partir de polymères vierges pour garantir une parfaite atoxicité, c’est-à-dire une absence de métaux lourds ou de phtalates. Il est donc vivement conseillé de demander à votre revendeur la provenance des polymères utilisés à la fabrication de leurs gazons, documents à l’appui.